Les salariés·es de Climb Up Aubervilliers en grève !

Comme vous avez pu le constater sur les médias, suite au licenciement injustifié de 6 de leurs collègues le 26 mars 2025 et face à l’impossibilité d’ouvrir le dialogue avec leur direction sur des problèmes de longue date, les salariés·es de Climb Up Aubervilliers ont mené le premier mouvement de grève de salle d’escalade en France. Soutenu par la FERC-CGT et le SNAPEC, le mouvement rassemble hôtes·sses d’accueil, ouvreurs·ses et moniteurs·rices.

Les salariés·es en grève !

L’accès à la salle n’a pas été bloqué et les clients n’ont pas été empêchés d’entrer, cependant la direction a choisi de fermer la salle en prétendant sur ses réseaux sociaux l’existence d’un “événement indépendant de sa volonté”. Le piquet de grève est resté tout le week-end accueillant les clients, les militants·es de la CGT et les journalistes qui venaient s’informer ou montrer leur soutien.

Une première pour le monde de l'escalade

Enfin des courageux et courageuses osent raconter ce qu’ils·elles subissent depuis quelques années. Une mise en lumière qui vient confirmer ce qu’on savait déjà, le rouleau compresseur du modèle économique actionnarial est arrivé de plein fouet dans l’escalade, avec tout le lot qui va avec : pression, contrôle et dégradation des conditions de travail des travailleurs·euses. Les grévistes dénoncent des conditions de travail éprouvantes, notamment des pauses déjeuner réduites, un manque de formation compromettant la sécurité des utilisateurs, ainsi qu’un cadre peu hygiénique et des salaires plafonnés. Certain·es employés·es, comme les hôtes et hôtesses d’accueil, se voient interdire de s’asseoir pendant des heures et sont rémunérés·es au salaire minimum conventionnel du groupe 1 de la convention collective nationale du sport. Les ouvreurs·ses dénoncent des conditions de pénibilité non reconnues par l’employeur, aucun jour de repos ni de séances kiné prises en charge, alors que 80% se blessent dans l’année !

Le management est également pointé du doigt pour son climat anxiogène , marqué par une atmosphère pesante ou encore des accusations de discrimination, sexisme et lgbt-phobie. Les employés·es dénoncent un écart criant entre les valeurs affichées par l’entreprise – écoute, échange, bien-être – et la réalité du terrain. Climb Up met en avant des engagements en responsabilité sociétale des entreprises (RSE), valorisant l’équité et le respect, en contradiction, selon les salariés·es, avec le climat de travail qu’ils et elles décrivent.

Des revendications de longue date face à un management pointé du doigt

Les revendications portent aussi sur des demandes salariales, avec une augmentation de 200 euros bruts mensuels pour les hôtes·sses d’accueil et les moniteurs·ices, et de 400 euros pour les ouvreurs·ses. On retrouve aussi la mise en place de tickets restaurant, réclamés depuis 2022. Les moniteurs·ices revendiquent une restructuration de certains encadrements, notamment face à l’impossibilité de rendre autonomes des élèves dans la grimpe en tête en 2h de cours. Ils demandent également à réduire les effectifs des groupes à 8 personnes afin d’améliorer la qualité de l’enseignement, selon les recommandations du SNAPEC.

Un phénomène qui se généralise

Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte plus large. Aux États-Unis, la même semaine, les ouvreurs et ouvreuses de Touchstone Climbing, le principal réseau américain, se sont également mis en grève pour des revendications similaires. Ce parallèle illustre une évolution du secteur de l’escalade indoor, passé d’une promesse sportive à un modèle économique en pleine surchauffe. Elle va certainement faire écho au sein de l’ensemble du réseau et ouvrir un débat plus large sur le modèle de croissance accélérée des salles d’escalade. On espère qu’elle servira d’exemple et incitera d’autres à rejoindre le mouvement.

Si vous souhaitez soutenir ces revendications et les employés·es de Climb Up, une caisse de grève a été mise en place afin de leur permettre de faire durer leur mouvement ! 

Retrouvez là ici !

Tract de mis en grève

Parution : 01/04/2025

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